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Dans l'Antre de Dr. Gonzo

16 mai 2011

L'Aigle de la Neuvième Légion + Fast Five + Priest

Des légionnaires Romains paumés en territoire hostile, le retour de la franchise la plus beauf et motorisée des années 2000, et des vampires qui veulent anéantir une société contrôlée par l'Eglise ... Faites votre choix entre le récit historique, l'action décomplexée et le fantastique steampunk !

 

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L'Aigle de la Neuvième Légion (The Eagle) de Kevin McDonald. G-B. Distribution : Channing Tatum, Jamie Bell, Tahar Rahim... Genre : Aventure, Historique, Drame. Durée : 1h51. Sortie en salles le 4 mai 2011.

 

Le réalisateur du Dernier Roi d'Ecosse s'attaque à l'histoire d'un jeune Romain parti chercher son père, soldat de la mythique Neuvième légion portée disparue vingt ans plus tôt en actuelle Ecosse. L'Aigle d'or, symbole de la puissance romaine, est entre les mains des tribus autonomes. Si par son affiche, à l'instar d'Agora, le film est vendu comme un péplum pur et dur, le résultat final est tout autre. Après un générique d'ouverture immersif qui permet de mesurer la volonté d'authenticité historique de Kevin McDonald, par le biais d'un assaut furtif, le film devient plus un voyage intimiste vers l'inconnu. Ainsi les combats restent très rares, mais cela est compensé par une mise en scène énergique. Les décors naturels sont particulièrement grandioses, et rapellent beaucoup le cinéma de Peter Weir dans la thématique de l'homme contre la nature hostile, mais aussi des plans de Valhalla Rising. Channing Tatum, Jamie Bell (qui a bien changé depuis Billy Elliot) et Tahar Rahim offrent des performances d'acteur honorables, ainsi que les seconds rôles du long-métrage. Cependant l'Aigle de la Neuvième Légion peut paraître un poil répétitif lors de ses moments à vide, et le plan final laisse perplexe car assez peu approprié au reste du film. Toutefois, il s'agit d'un film agréable et subtil, comme en témoigne sa réflexion sur le pouvoir et la guerre.

NOTE : ***

 

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Fast and Furious 5 (Fast Five) de Justin Lin. USA. Distribution : Vin Diesel, Paul Walker, Dwayne "The Rock" Johnson... Genre : Action. Durée : 2h10. Sortie en salles le 4 mai 2011.

 

Autant le dire tout de suite, je n'attendais pas grand chose de ce Fast Five au vu de la piètre qualité des précédents opus (la premier à la rigueur peut passer un samedi soir avec un pack de Kro). Et pour ce cinquième épisode, le budget semble toujours ne pas avoir servi à payer des scénaristes. Pour résumer l'histoire, vous prenez tous les personnages des quatre premiers F&F, et ... une ville : Rio. Ces têtes brûlées se retrouvent pour un dernier gros coup, le casse du plus gros trafiquant de Rio. Scénario ultra simple et déjà vu, et pourtant le film de Justin Lin est sans appel : un bon gros divertissement décomplexé et jouissif. Le réalisateur exploite à merveille la topographie des favelas et des quartiers touristiques de la ville, et nous offre des scènes d'action démesurées. Délaissant les nombreux défauts des autres épisodes (le montage épileptique et publicitaire, le tuning...), Fast Five propose une action toujours lisible, comme en témoignent le combat déjà culte entre Vin Diesel et Dwayne Johnson alias The Rock (qui n'a jamais été aussi charismatique à l'écran), ou encore la course poursuite finale démente. Et même si beaucoup d'éléments sont repris d'autres films (comme Ocean Eleven), le plaisir est total devant une telle maîtrise et surabondance d'action badass et de pyrotechnie. On est également étonné par la complexité (toute relative bien sûr) des personnages, leur psychologie étant pour une fois mise au premier plan, sans perturber le fil de l'histoire. De plus, l'humour est cette fois-ci plaisante, délaissant les blagues bas-du-front pour jacky. Une très bonne réussite donc, à voir au cinéma pour apprécier le film au maximum.

NOTE : ****

 

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Priest de Scott Charles Stewart. USA. Distribution : Paul Bettany, Karl Urban, Cam Gigandet, Maggie Q... Genre : Fantastique, Epouvante-horreur, Science-fiction. Durée : 1h27. Sortie en salles le 11 mai 2011.

 

Réalisateur du très moyen Legion, Scott Charles Stewart retrouve Paul Bettany pour son nouveau film, encore sous le signe de la religion. Dans Priest, les humains sont regroupés dans des immenses citées sous le contrôle de l'Eglise, après des milliers d'années de guerre contre les vampires. Pas de chance, les suceurs de sang réaparaissent et menacent les humains. Il s'agit d'une adaptation très libre d'une bande-dessinée coréenne à succès. Le principal atout du film est son univers fantastico-futuriste soigné. Cathedral City est un avatar de la ville de Blade Runner version steampunk, les territoires désolés offrent un mélange réussi entre le jeu vidéo Fallout, Mad Max mais aussi ... le western. Ainsi le mariage des genres fonctionne parfaitement, et la description d'un régime totalitaire purement religieux est également plaisante. Cependant, les bonnes choses s'arrêtent là, la mise en scène étant très peu inspirée. Les dialogues sont extrêment monolithiques ("Si tu la tue, je te tue", combien de fois entendra-t-on cette phrase dans un film ?), les enjeux pourtant simples ont la facheuse tendance d'être réexpliquées tous les quart d'heure. Quelques scènes sont agréables, mais le réalisateur exploite trop peu les éléments fantastiques, au profit de combats assez hideux (ralentis mal placés, musique envahissante, alternance de rythme ...). Les différentes créatures -il n'y a pas que des vampires !- sont très bien fichues, et volent sans difficulté la vedette aux acteurs assez mous, à l'image de Karl Urban. En revanche les rapides apparitions de Christopher Plummer et Brad Dourif sont sympathiques. Bref, à voir pour son univers SF crédible, en attendant un (probable) deuxième épisode qui gagnerait à bénéficier du talent et/ou de la folie d'un bon réalisateur.

NOTE : **

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5 mai 2011

Bon à Tirer (B.A.T.) + Thor + Detective Dee - Le Mystère de la Flamme Fantôme

 

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 Bon à Tirer (B.A.T.) (Hall Pass) de Bobby et Peter Farrelly. USA. Distribution : Owen Wilson, Jason Sudeikis, Jenna Fischer, Nicky Whelan... Genre : Comédie. Durée : 1h45. Sortie en salles le 27 avril 2011.  

Des blagues scatophiles, des allusions sexuelles sans limites, des moments de bravoure émouvants... Pas de doutes, les frères Farrelly sont de retour aux affaires ! Rick (Owen Wilson) et Fred (Jason Sudeikis), deux potes, obtiennent de la part de leur femme respective un bon à tirer, une semaine pendant laquelle ils pourront faire absolument tout ce que les liens du mariage interdissent en temps normal. Comme souvent avec les Farrelly, on se paye des gags et des dialogues aussi hilarants que puérils, mais n'est-ce pas ce qu'on attend de leur comédie au final ? La semaine "zéro limite" qu'entament nos deux personnages loufoques est prétexte à une critique sociale poignante, notamment dans l'anticonformisme de Owen Wilson et Jason Sudeikis, tous les deux excellents. Ainsi le film abondent de scènes d'anthologie - le sauna, la salle de massage, la course poursuite, la boite de nuit... la liste est encore très longue. Une seule scène suffit pour dénoncer l'aveuglement du capitalisme et le conservatisme d'une certaine classe américaine (qu'on se gardera d'appeler les "riches") ! Même s'il y a quelques légères longueurs et que ce n'est pas le meilleur film des frangins, B.A.T. est une comédie à ne pas louper.

Note : ***

 

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Thor de Kenneth Branagh. USA. Distribution : Chris Hemsworth, Natalie Portman, Anthony Hopkins, Tom   Hiddleston... Genre : Action, Fantastique. Durée : 1h54. Sortie en salles le 27 avril 2011.

Nouvelle adaptation cinématographique d'un comic-book Marvel, Thor relate l'exil du fils d'Odin sur Terre, après avoir déclaré une guerre dans son royaume d'Asgard. Le début était prometteur, avec une introduction au monde d'Asgard sans faille, des eujeux dramatiques conséquents avec les questions de gestion dynastique, et des scènes d'action rapides mais efficaces. Malheureusement la partie dans Jotunheim est la seule bonne chose à retenir du film. Car une fois exilé sur Terre, Thor devient subitement un surfer californien qui occupe son temps à manger des hot-dogs, boire de la bière, montrer ses muscles à Jane Foster, scientifique campée par une Natalie Portman qui ne fait que cachetonner. Ah j'oubliais, il fait la cuisine pour ses amis Terriens, avec le torchon sur l'épaule et le "je vous en prie" de rigueur. Pas mal pour un Dieu viril et arrogant ! Le partie sur Terre occupant environ les 2/3 du film et étant d'un vide scénaristique affligeant, Kenneth Branagh comble cela par des gags pitoyables et redondants (et va y que je me fasse renverser par une voiture deux fois), une esquisse de relation entre Thor et Jane Foster très peu convaincante, des dialogues involontairement parodiques (cf. "Chef, y'a Robin des bois, Jackie Chan, Wonder Woman et un nain géant dans la rue"). Toujours dans le manque d'originalité, le Destroyer que Thor combat dans le petit village du Nouveau-Mexique est la réplique presque parfaite du robot du Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise. Ce combat m'a d'ailleurs beaucoup fait rire, dans le genre pub Axe avec la nana qui articule bien son "Oh my God" devant le gentil héros qui marche au ralenti vers son ennemi. Un moment grandiose. Comme on a l'habitude avec les films Marvel, on décèle de nombreuses références à l'univers des super-héros*, comme ce passage express de Oeil-de-Faucon (Jeremy Renner). Avec un tel potentiel au vu de la bande-dessinée, il est vraiment dommage de se retrouver face à un film qui ne raconte quasiment rien, qui retranscrit assez mal l'univers (comme la façon dont le Bifrost a été transformé) et qui, au final, n'est qu'un épisode pilote pour le futur film The Avengers.

Note : *

 

* Vous pouvez retrouver les références expliquées ici.

 

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Ayant participé à la démocratisation du film de sabre chinois (Wu Xia Pian) auprès des Occidentaux avec la saga Il était une fois en Chine, Tsui Hark renoue avec le genre dans Detective Dee, dans lequel le juge Ti est rappelé de prison pour résoudre une mystérieuse affaire de flamme fantôme par la toute première femme sur le point d'accéder au pouvoir en Chine en 690. Mélange subtil de faits/personnages historiques et d'éléments fantastiques, Detective Dee est en réalité un film loin de se cantonner au film de sabre, l'intérêt étant par dessus tout l'enquête passionnante que mène le juge Ti, qui découvrira par lui-même l'ampleur du complot contre le pouvoir. A bien y regarder, Detective Dee est un peu le Hellboy II chinois : personnages marginaux se retrouvant confronté à toutes sortes de créatures et phénomènes fantastiques, combats dynamiques et virevoltants, allusions mythologiques... Tsui Hark propose un film totalement fou et jouissif, avec des scènes de combat gonzo (Dee vs. les cerfs) et audacieuses (le combat hallucinant dans la grotte), agrémenté d'effets spéciaux certes cheap mais plaisants. De plus le film brille par la performance des acteurs : la star Andy Lau bien sûr, mais aussi Bingbing Li, Tony Leung Ka Fai et tous les seconds rôles. Ne souffrant que de quelques effets de caméra télévisuels par moments, Detective Dee est une transposition brillante de la Chine impériale dans un contexte imaginaire, peuplé de nombreuses références mythologiques (Charon et le Styx par exemple). Tsui Hark se permet au passage de dénoncer la situation actuelle de la Chine, par le personnage enragé et révolutionnaire qu'est le juge Ti - égo cinématographique du réalisateur. Une manière de dire que les choses n'ont pas beaucoup évoluées... Après le retour du western avec True Grit, voici le come-back du Wu Xia Pian avec ce somptueux Detective Dee.

Note : *****

28 avril 2011

Une chasse à l'homme, des trous de lapins, un Ghostface sur le retour, le train-train de J.G. et ... le Diable !

Une chasse à l'homme, des trous de lapins, un Ghostface sur le retour, le train-train quotidien de Jake Gyllenhaal et ... le Diable lui-même ! Voilà le programme cinéma des 15 derniers jours.

P.S. : les critiques sont plus courtes que d'habitude pour cause de mariage princier -je déconne évidemment -.

 

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La Proie de Eric Valette. France. Distribution : Albert Dupontel, Alice Taglioni, Stéphane Debac, Sergi Lopez... Genre : Action, Thriller. Durée : 1h42. Sortie en salles le 13 avril 2011.

Après son excellent thriller politique Une Affaire d'Etat et quelques films d'horreur américains, Eric Valette revient au thriller avec La Proie, dans lequel un braqueur s'évade de prison pour poursuivre un tueur en série qui a kidnappé sa fille, les deux étant pourchassés par une Julie Lescaut sophistiquée. Ce pitch simpliste tient parfaitement à l'écran, notamment par un jeu sans faille de Dupontel dans le rôle d'un simple braqueur qui peut courir une journée avec une balle dans le ventre et sauter du troisième étage puis repartir pour une course sur les quais de gare ! Car le film cède facilement dans des invraisemblances et des facilités qui gâchent un peu la valeur d'un film qui, dans son ensemble, est très réussi. Nerveux, dynamique, violent sans négliger la psychologie des personnages, La Proie est un film complexe qui nous plonge dans des univers différents -la police, la vie d'un fugitif, la vie d'un tueur en série- qui finisse par se rejoindre dans un final émouvant, le tout avec une photographie crépusculaire magnifique. On finit même par oublier le jeu d'acteur de certains seconds rôles, trop en retrait, pour se laisser emporter dans cette chasse à l'homme frénétique et à la réalisation impeccable. Reste quelques questions sans réponses : pourquoi le tueur en série est-il un sosie de Jean-Luc Delarue ? Pourquoi les prisons de France sont-elles si peu surveillées ? Mais là je m'égare...

 

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Rabbit Hole de John Cameron Mitchell. USA. Distribution : Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest... Genre : Drame. Durée : 1h32. Sortie en salles le 13 avril 2011.

Becca (Nicole Kidman) et Howie (Aaron Eckhart) tentent tant bien que mal de redonner un sens à leur vie et de faire le deuil de le fils, décédé huit mois plus tôt. Rabbit Hole est un drame intimiste bien ficelé, et qui bénéficie d'une interprétation de grande qualité avec le duo Kidman - Eckhart, extrêmement crédible dans leur souffrance provoquée par le deuil. Dans un univers d'américains (très) riches, baignant dans le confort que leur apporte l'American Way of Life (suburb trop calme et propre, maison et jardin immense, salles de sport aménagées...), le duo parvient à émouvoir le spectateur de la plus belle façon, dans ses moments de détresse comme de joie - éphémères ceci-dit -. Reste que la musique peut facilement nous endormir, tellement les accords sont répétitifs et usant jusqu'à la corde. De plus la fin est une grande porte ouverte, qui pose de nouvelles questions, et semble un peu risible comparée au reste du long-métrage.

 

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Scream 4 de Wes Craven. USA. Distribution : David Arquette, Neve Campbell, Courteney Cox... Genre : Epouvante - horreur. Durée : 1h50. Sortie en salles le 13 avril 2011. 

Wes Craven est un mec cool. Il dynamite sa franchise Scream avec un troisième opus très oubliable, puis revient 10 ans après pour conclure sa trilogie en rayant Scream 3 des radars. Car Scream 4 se veut en fait être le troisième opus, tant il prend en compte les deux premiers dans un excellent jeu de miroirs référentiels. Ainsi impossible de ne pas se réjouir de revoir les acteurs d'antan revenir à Woodsboro, détourner les situations connues, critiquer la politique de remakes d'Hollywood, ou bien la qualité en baisse des films d'horreur actuels. Wes Craven et son scénariste Kevin Williamson se sont fait plaisir, et nous offre un film riche d'une réflexion adulte sur le cinéma en lui-même, n'hésitant pas à verser dans l'anachronisme -blackberry et youtube sont des éléments qui nourrissent le récit - de manière jubilatoire ! Ainsi le jeu de poupées russes n'en finit pas de nous prendre au dépourvu (le film dans le film dans le film ect...). Sur la forme, Scream 4 ressemble à s'y méprendre aux précédents, réalisation et photographie très 90's, pour notre plus grand bonheur. Bref une excellente surprise au final, même s'il serai peut-être temps de s'arrêter là pour cette saga.

 

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Devil de John Erick Dowdle. USA. Distribution : Chris Messina, Logan Marshall-Green, Jenny O'Hara... Genre : Epouvante-Horreur, Fantastique. Durée : 1h20. Sortie en salles le 20 avril 2011.

Sorti de l'esprit de M. Night Shyamalan, le script de Devil est d'une simplicité enfantine : cinq personnes qui ne se connaissent pas se retrouvent coincées dans un ascenseur en panne, et des évènements atroces commencent à se manifester. Comment ça c'est le même pitch que Blackout (2007) ? Oui sauf que dans Devil, et bien une des personnes n'est autre que ... le Diable ! Oui je sais, ce pauvre diable est maltraité aujourd'hui, se retrouver dans un ascenseur, franchement ! Devil est un film à voir un samedi soir avec des saucisses grillées et un pack de bières, et reste une série B pas si mal fichue mais rapidement ennuyante, sans parler du scénario digne d'obtenir le Prix du Scénar' Ecrit Avec Un Neurone (aka le PSEAUN).

 

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Source Code de Duncan Jones. USA, France. Distribution : Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farmiga... Genre : Science-fiction, Action. Durée : 1h33. Sortie en salles le 20 avril 2011.

Un soldat se retrouve enfermé dans une étrange boite dans laquelle il reçoit l'ordre de revenir dans le passé pour revivre les 8 dernières minutes précédant un attentat terroriste dans un train de banlieue et ainsi sauver des vies innocentes. Ayant fait ses preuves dans la science-fiction avec le sublime Moon, le fils de Mr Bowie nous lâche une nouvelle perle d'anticipation en pleine face. D'une photographie bleutée épurée au maximum, son film comble le spectateur par une tension palpable durant 1h30, sans temps morts. Pourtant assez complexes, les mécanismes du Source Code (technologie de pointe qui permet de revivre quelques instants du passé pour forcer le destin) se montrent tout à fait cohérents : ici on va à l'essentiel, et Jake Gyllenhaal est parfaitement taillé pour ce rôle. Ainsi lorsqu'il ne meurt pas pendant son "retour dans le passé", une réalité parallèle se forme, ce qui nous donne un rebondissement final bouleversant. On passe d'une scène d'explosion apocalyptique à une réflexion émouvante sur le sacrifice, le tout avec une réalisation exemplaire.  Une excellente surprise !

 

 

                                                                                                                                                  

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   



                

18 avril 2011

Mr. Nice

mr_nice_17687_1624946469 Mr. Nice

 

 Sortie en salles le 13 avril 2011

 

 Réalisé par : Bernard Rose

 

 Avec : Rhys Ifans, Chloë Sevigny, David Thewlis...

 

 Film britannique

 

 Genre : Legalize Marijuana

 

 Durée : 2h01

                                   

Synopsis :

À la fin des années 60, Howard Marks quitte son Pays de Galles natal pour la prestigieuse université d’Oxford, où il découvre les plaisirs des soirées psychédéliques. Pour rendre service, il s’improvise passeur de marijuana. Il y prend goût. S’appuyant sur ses amitiés dans les services secrets et avec un chef de l’IRA, il développe un réseau de transport de cannabis entre le Pakistan et Londres. Il se retrouve bientôt à la tête du plus grand trafic de marijuana d’Europe. Howard Marks se fait alors appeler MR. NICE : un contrebandier non violent et plein d’humour, qui deviendra une figure de la contre-culture britannique.  

 

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Un film sur le trafic de marijuana, c'est pas très original comme idée. Sauf que Mr. Nice se base sur une histoire vraie d'un fumeur invétéré devenu, entre les années 1960 et 1980, un revendeur de luxe pour ceux qui voulaient planer. Ainsi Bernard Rose retranscrit les décors et l'ambiance de l'époque avec justesse, que ce soit la faculté d'Oxford, les Etats-Unis ou bien les pays arabes où ce cher Mr. Nice s'approvisionne. Mais ce qui rend le film remarquable, c'est la manière dont est abordée l'ascension et le déclin de Marks en reprenant des codes du film de gangsters. Bien sûr, Bernard Rose n'a aucune prétention en utilisant un tel procédé, mais il faut admettre que son film est agréablement surprenant et loin d'être linéaire. Quand on sait que le réalisateur n'a pas sorti de film depuis 11 ans, on est assez content de voir qu'il n'a rien perdu de son talent. Sa mise en scène est classique, pas d'effets tape-à-l'oeil ni de trips psychédéliques à la Pink Floyd (le film parle de hasch, pas de LSD), le réalisateur suit scrupuleusement la vie de Howard Marks (qui a par ailleurs écrit son autobiographie).

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Romancés ou non, les évènements racontés dans Mr. Nice sont un régal pour tout spectateur. Marks est un type indéniablement égoïste qui ne vit que pour la fumette, il lui faut donc commercer avec de gros poissons (l'IRA, les terroristes islamistes (ou les non-pacifistes défenseurs de la volonté d'Allah qu'il faut dire selon les médias)...). Ainsi certaines situations provoquent l'hilarité, voire le dégoût (un des personnages flirte avec la zoophilie)... mais ne laissent jamais indifférentes, comme cette scène où le fournisseur de l'IRA se fait arrêter par la police avant de tout saccager au Uzi au nom de l'indépendance irlandaise. Tous les acteurs sont excellents, avec une grosse préférence pour Rhys Ifans, incroyablement à l'aise en fumeur de joint ! Le film se paie le luxe de dévoiler un point de vue en faveur de la légalisation de la marijuana, tout en balancant ses références avec parcimonie (les Pink Floyd, parmis d'autres). Un film hautement recommandable donc !

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10 avril 2011

Sucker Punch

Sucker_Punch_Affiche_USA_5 Sucker Punch

 

 Sortie en salles le 30 mars 2011

 Réalisé par : Zack Snyder

 Avec : Emily Browning, Abbie Cornish, Scott Glenn...

 Film américain

 Genre : Charlie et ses drôles de dames jouent aux jeux vidéo

 Durée : 1h50

 

 

La critique de Haydenncia :

Zack Snyder a un style, une « patte » ; c’est évident depuis le film 300 et ses centaines de mâles en slip défendant leur honneur et leur liberté à coup de lances et de Salakis. Les couleurs, le grain, la lumière, tout est particulier chez Zack. Le problème, c’est qu’on ne construit pas un film sur son seul style, sur sa seule forme. Il faut une histoire, des personnages, un fond. Et Sucker Punch en manque cruellement.

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                    Tiens, voilà du boudin ! Voilà du boudin !

 

L’ « histoire » est celle de Babydoll (un prénom qui va revenir à la mode), jouée par Emily Browning, blondinette au visage slave, dont les pommettes saillantes et le visage poupin m’agaceront pendant tout le film, et qui, suite à la mort de ses parents, est envoyée de force dans un asile pour aliénés mentaux, à la Arkham. Et autant dire que niveau aliénés, on est bien loin de Shutter Island ou de La petite maison dans la prairie : si tous les « malades » peuplant nos bons hospices psychiatriques ressemblent aux délicieuses créatures du film, je me fais interner dès demain ! Sans trop dévoiler le film, on découvre ensuite que cet asile semble être aussi un bordel (!), dont le mac est l’affreux et moustachu Blue Jones, infirmier manipulateur à ses heures perdues, et où tous les gérants de l’hospice ont ici, comme lui, une nouvelle fonction (la plantureuse psychologue devient une plantureuse prof de danse ; le gardien devient le maire ; le beau-père tyrannique devient un prêtre ; la femme de ménage espagnole qui vide les poubelles reste la femme de ménage espagnole qui vide les poubelles...). Babydoll devient donc une prostituée. A cet instant du film, Bernard de la Villardière et son équipe de Enquête exclusive interviennent ; Bernard, la mèche parfaite, avançant dans les couloirs de l’asile, droit comme une saucisse congelée, se met à dénoncer les trop nombreuses « maisons de fous » qui abritent en fait d’effroyables réseaux de proxénètes. Il fallait que ça se sache ! Suite à quoi notre journaliste se bat contre une armée de phoques-tueurs en bikini, puis s’en va sur une mule qui chante du Luis Mariano, la mèche toujours impeccable. 

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           « Comment ça la télé ? Mais vous vous croyez où ?! »

 

Mais, je m’égare un peu... Revenons à nos moutons (vous avez des moutons ?) Pour survivre dans cet endroit malsain rempli de bombes sexuelles, notre jeune amie blonde comprend vite qu’elle doit danser pour ses clients, devenir go-go danseuse et ainsi, on la laissera tranquille. Ex-fan des sixties, petit Babydoll, se met donc à danser le rock’n roll... et aussitôt se retrouve propulsée dans un univers parallèle à l’esthétique nippone, où un vieillard maquillé (Scott Glenn), qu’elle croisera ensuite plusieurs fois dans le film, semble l’attendre. Il lui demande si elle est partante pour une partie de mikados... Non, je me trompe de film. Il lui remet des armes, elle se bat contre des robots-samouraïs, et de là germe en elle une idée fixe, encouragée par notre ami en toge : quitter cet asile et retrouver sa liberté, pour allez courir en pagne dans les bois, cueillir des pâquerettes au crépuscule et parler avec les sangliers. Revenant à elle et alors que son entourage est bluffé par sa danse, elle décide de préparer sa sortie, et s’entoure de quatre jeunes filles, toutes jolies évidemment (ma préférence va pour Roquette la grande gueule et son nom de salade, voire pour le cuisinier et ses plaques rouges...) mais dénouées de charisme et au jeu aussi vide que les dialogues du film. Pour retrouver la liberté, il leur faut cinq éléments : un plan, du feu, un couteau, une clé et le cinquième est un mystère. Personnellement, j’aurais rajouté une grenade, un bulldozer, une boîte de Tic-tac, un livre sur la Birmanie et un rat mort.

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                « Qu’est-ce que tu penses de ma nouvelle robe de chambre ? »

 

Mais, passons à la critique, voulez-vous.

Les scènes de combat sont visuellement bien foutues, mais au bout d’un moment, leur répétition lasse. Znyder utilise les méthodes habituelles employées dans ces films précédents (ralentis-accélérés ; suivi d’objets divers – cartouche, couteau, boule de pétanque... ; caméras virevoltantes), tendant vers le bourrin, et allant même jusqu’à copier sans honte Le Seigneur des Anneaux (rendez-leur leurs masques !) Les musiques qui accompagnent le film, soit s’intègrent bien, soit font tache dans leur côté midinettes : on a parfois l’impression de regarder MTV. Les passages séparant les scènes d’action sont chiants : telle actrice pleure, telle actrice pleure, et telle actrice pleure, et l’intrigue ne décolle pas. L’esthétique est jolie, mais légèrement arrogante – j’ai bien aimé les casques aux yeux rouges des soldats-nazis-zombies. Il faudrait les mêmes pour nos pompiers... Le méchant du film a le charisme d’une palourde neurasthénique. Scott Glenn se prend pour Charlie et ses drôles de dames et passe de sage himalayen à chauffeur de bus – les temps sont durs. Tranchées, vols de zeppelins, dragons forment un ballet invraisemblable, apocalyptique, épuisant et pénible. Finalement, la fin du film ne nous surprend pas plus que ça, frôlant même le ridicule. Au spectateur d’interpréter ce qu’il vient de voir (autant, entre nous, lui demander de préparer une thèse sur l’évolution du coût du sel au Burkina Faso dans les années 1760. Beaucoup plus simple...)

Bref, Zack Snyder semble avoir trop joué à la Playstation (on a d’ailleurs souvent envie de mettre start) et cette histoire d’Ouled Nails qui s’évadent, pour fuir leur triste condition, dans un monde virtuel fait de treillis et de sulfateuses, est emmerdante.

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La critique de Dr. Gonzo : 

Je vais faire plus rapide que Haydenncia pour résumer Sucker Punch, car même si l'idée de descendre en flèche un film qui ne m'a pas plu m'envoûte (me déstresse ?), encore faut-il que le film en question ai un minimum d'intérêt. Or avec Sucker Punch, Zack Snyder atteind, selon moi, un sommet dans la négation des codes cinématographiques conventionnels. Dès la première scène j'ai compris que le bonhomme n'en avait que faire de souiller la musique en remixant des classiques (les Pixies, Brian Ferry, Jefferson Airplane... merci beaucoup Zack !) à la sauce Lady Gaga et autres play-backeuses qui branchent les djeun' décérébrés. Clairement, le film est destiné aux adolescents, même si l'histoire regorge finalement de sujets adultes (les abus sexuels...), traités ici de façon à combler les vides. Et des vides, mon dieu qu'il y en a... Après chaque scène de rêve (ou de cauchemar c'est selon le point de vue), on revient dans l'asile/bésodrome pour se faire chier pendant un bon quart d'heure. Les dialogues sont tellement prévisibles qu'on serait tenté de faire avance-rapide, soit l'inverse de Zack Snyder pendant les scènes de fight. 

SP4

 ♪ Je met le bras derrière, je met la jambe devant ♪ 

Avec les scènes de rêve justement, Zack Snyder confond hommage et pillage. Le réalisateur pique un peu partout des plans entiers (Onimusha, Call Of Duty, Le Seigneur Des Anneaux, Shrek, Ghost of Mars...) pour les intégrer dans son film sans cohérence. Avec une actrice principale ressemblant vaguement à Adriana Karembeu un peu plus jeune, on a un peu de mal à accrocher aux scènes d'action, pour la plupart cafouilleuses. Seule la scène avec les nazis zombies tire son épingle du jeu, et se révèle réellement jouissive. Le reste n'est une invitation à se rendre chez l'ophtalmo le plus proche (la scène du train fait passer Michael Bay pour du Claude Lellouch, en terme d'illisibilité).


SPf

Bras écartés, menton abaissé et lèvres crispées : pas de doute, il n'est pas content

J'arrête ma critique là parce que je pense avoir été assez clair. Et comme le dit la première phrase du synopsis : "Fermez les yeux" devant Sucker Punch, ça vaut mieux.

Note : chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_1113chaise_cinema_g_1113chaise_cinema_g_1113chaise_cinema_g_1113

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3 avril 2011

2001 : L'Odyssée de l'espace

Enfin, après les sorties cinéma et DVD, voici la première critique consacrée à un film qui n'a rien à voir avec l'actualité (enfin un peu, puisque la rétro Kubrick vient de débuter à la Cinémathèque française). Et pour fêter cet événement, c'est le nouveau venu Haydenncia qui nous décrypte le chef-d'oeuvre intemporel de Kubrick (mais lequel ? me direz-vous, puisqu'un film de Kubrick est forcément un chef-d'oeuvre)...

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2001 : l’Odyssée de l’espace

 

Réalisé par : Stanley Kubrick

Date de sortie : 1968

Avec : Keir Dulle, Gary Lockwood, William Sylvester et Hal…

Film : américain  

Genre : monolithique

Durée : 2h19

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De Kubrick, je connaissais Orange mécanique, Shining, Full Metal Jacket, Eyes Wide Shut, Barry Lyndon, la barbe et le gros ventre, mais, curieusement, 2001 : l’Odyssée de l’espace ne me tentait pas plus que ça. J’appréhendais de trouver le film mal vieilli, trop compliqué ou ennuyeux. Je me tournais alors vers des longs-métrages plus faciles d’accès, tels que Le Voyage extraordinaire de Samy ou encore Beethoven II, et, à travers la lucarne de ma petite télé, je redécouvrais le monde sous un autre angle, surprenant, angoissant, érotique.

 

Et puis, voilà t-y pas que l’autre jour, je saute le pas. Je me dis : « Allez, vieille gargouille nymphomane ! De toute façon tu ne risques rien, à part un sérieux mal de tête... » Néanmoins, auparavant, je préfère me renseigner sur le film, afin de me « contextualiser » un peu avec l’histoire. 2001, comme son nom ne l’indique pas, a été tourné dans les années 1960, époque marquée par la guerre froide, où Russes et Américains se regardent en chiens de faïence, prêts à se fracasser à coups d’armada nucléaire, et en pleine compét’ au niveau de la conquête spatiale. Le thème nucléaire ayant déjà été traité par Kubrick dans Docteur Folamour, tourné quatre ans plus tôt, le cinéaste décide de se tourner alors vers l’aventure spatiale et la science-fiction, et réalise, comme le titre en témoigne, un film d’anticipation inspiré de plusieurs nouvelles écrites par Arthur C. Clarke, notamment La Sentinelle (1951.) L’auteur participera d’ailleurs à l’écriture du scénario.

 

Ses informations en tête, le soir même, je glisse le DVD dans le lecteur, et hop ! Let’s go my bonobo !

Enfin, pas tout à fait.

2001 : l’Odyssée de l’espace s’ouvre en effet sur un écran noir et une musique inquiétante, voire oppressante, qui durent plusieurs minutes, au point que j’envisage un instant de relancer le DVD... Mais non, fausse alerte – un premier chapitre intitulé « L’aube de l’humanité » et le film commence, sur l’air d’Ainsi parlait Zarathoustra, de Richard Strauss (Riri pour les intimes). Une tribu de singes herbivores et affamés apparaît, singes que l’on devine être les ancêtres des hommes. Les costumes poilus sont un peu à l’ancienne, mais ne sont pas si mal faits que ça. Cette tribu subit les assauts répétés d'une bande rivale, qui lui dispute un point d'eau. Un matin, le groupe est surpris de constater au milieu de leur clairière la présence d’un imposant et intrigant monolithe noir érigé (imaginez la même chose au milieu de votre jardin et vous comprendrez l’attitude de ces primates), et quelque temps après cette apparition, l’un des anthropoïdes a l’idée de se servir d’un os de tapir pour frapper et détruire, inventant à la fois l’outil et l’arme. Belle idée de la part du Kubrick – le spectateur se posant alors la question suivante : que reste-t-il dans mon frigo ? Et ensuite : que signifie cet étrange monolithe noir, dressé vers le ciel ? Serait-ce Dieu (mon idée à cet instant du film) ? Un « cadeau » de Dieu ? Une forme extra-terrestre ? Un domino géant ? La réponse se trouve parmi ces quatre propositions...

              2                    

        L’étrange dalle noire, qui relie les quatre parties du film

 

Avec ce nouveau jouet qu’est l’os de tapir, le singe et son clan, désormais possesseur de ces douces notions que sont le pouvoir et la domination sur l’autre, passent au régime carnivore et détiennent l'ascendant sur le clan ennemi, allant jusqu’à en tuer le chef. Premier meurtre dans l’histoire de l’humanité ? Premier acte de violence volontaire et « politique » ? Première utilisation de l’humérus de tapir comme hache de guerre (on n’y pense pas assez) ? Possible...

 

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               Ou quand l’ « homme » invente l’arme avant le rasoir...

 

4        Les effets spéciaux sont, pour l’époque, très réussis

 

Sans véritable transition (si ce n’est l’os qui se transforme en vaisseau spatial, résultat flamboyant de million d’années d’évolution) le film nous transporte dans le futur (en 1999), avec un nouveau chapitre intitulé : « Des vaisseaux dans l'espace. » Sur fond de Beau Danube bleu, nous voyons un lent ballet d’astronefs : une fusée, une station tournant autour de la Lune, et une navette qu'Heywood Floyd emprunte pour se rendre dans une base habitée par les hommes (en l’occurrence, des Russes.) Le décor de cette base sent bon les seventies, et l’on perçoit qu’une partie du budget a dû passer dans cette grande pièce blanche et rouge, lumineuse, qui fait office de relais intersidéral. Là, nous apprenons qu'un monolithe du même type que celui que nous avons vu quatre millions d'années plus tôt a été exhumé sur la Lune, où il avait été « délibérément enterré. » C’est là que le docteur Floyd doit se rendre, avec son équipe. Une fois sur place (après Tintin mais, accessoirement, avant Armstrong), alors que de nouveau résonne le poème symphonique de Strauss, les membres de l’équipée descendent trouver le fameux bloc noir ; l’un d’eux le touche, et aussitôt un son strident envahit les lieux. Nouvelle série de questions de ma part : s’agit-il de Dieu ? D’un « cadeau » de Dieu ? D’une forme extra-terrestre ? D’un domino musicien ? D’un signal (les hommes sont arrivés jusqu’ici) ? Là encore, la réponse se trouve parmi ces hypothèses.

 

      5Le décor aseptisé de la station-relais (on notera la table basse Ikea au

premier plan...)

 

Nouveau chapitre, « La mission Jupiter », qui nous téléporte sur le vaisseau spatial Discovery (dont la centrifugeuse gigantesque pesant près de 30 tonnes, coûta à elle seule 750 000 $ !), dont les activités sont contrôlées par un ordinateur, Hal (Carl dans la version française ; Maurice dans la version philippine) qui parle, entend, éprouve des émotions. À son bord, deux nouveaux personnages, Dave et Frank, tandis que trois autres astronautes hibernent. Hal, symbolisé par une voix doucereuse au point d’en devenir sournoise, et un « œil » rouge toujours aux aguets (Big Brother n’est pas loin... les Russes non plus...), pourtant réputé infaillible, montre des « dysfonctionnements. » Dave et Frank envisagent de le déconnecter, mais l'ordinateur est, malgré leurs précautions, informé de leur décision (la scène est d’ailleurs très réussie dans le sens où l’on sent la « présence » inquisitrice de Hal).

Frank doit ensuite quitter le vaisseau à bord d’une capsule pour aller réparer l’appareil dysfonctionnant, et, chose que j’ai trouvée particulièrement réussie, la capsule dans l’espace est silencieuse, tout comme l’ensemble des vaisseaux dans le film, d’ailleurs. C’est tout con, loin de Star Wars et de ses grondements de moteur et autres explosions intergalactiques, mais absolument réaliste et troublant. De plus, ce silence pesant est scandé par la respiration binaire d’un Frank déshumanisé sous sa combinaison jaune, ce qui rend le tout très angoissant.

Pendant que Frank est en apesanteur en train de réparer l’instrument en panne, Hal l’ordinateur pourtant créé par les hommes, en profite pour le tuer, ainsi que les trois hibernant (très bonne scène, là encore : où comment un vulgaire message informatique signale la mort d’un être humain).

 

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              Dave dans l’œil inquisiteur de Hal (« Ici la voix ! »)

Seul survivant, Dave parvient à déconnecter le cerveau électronique de Hal et prend alors connaissance d’un message enregistré à l’attention de l’équipage, indiquant la découverte du monolithe noir sur le sol lunaire, et précisant que ce monolithe est connecté par une onde radio à Jupiter (d’où la destination de la mission.) Pas d’autres informations à son sujet... Mystère et boule de flipper, comme dirait Corynne Charby.

 

« Jupiter et au-delà de l'infini » est la dernière partie du film. Le monolithe refait donc des siennes aux abords de Jupiter. A ce moment précis du film et pour ce qui va suivre, on se dit : soit Kubrick avait un mauvais dealer, soit il a joué à une partie de Monopoly en trop, soit, enfin, il a très sérieusement été influencé par le mouvement alors très en vogue de l’Op art.

Quoi qu'il en soit, Dave, passif, est emmené à bord d’une capsule spatiale dans un fantastique voyage de sons et de lumières où le spectateur se retrouve comme les singes du début et les humains seuls dans le cosmos, face à l’inconnu. On se croirait un instant dans un vieux trip au LSD, et, emporté par cette vision psychédélique, on se surprend à chanter du Cindy Lauper en slip sur la table basse (on a les références musicales qu’on peut...)

Finalement, Dave arrive... dans une chambre d'hôtel de style Louis XVI, milieu visiblement artificiel, où il est nourri et logé jusqu'au terme de sa vie, sans rencontrer qui que ce soit. Avant de mourir vieilli et ridé, il voit au pied de son lit l'énigmatique monolithe, qui semble le (sur)veiller, puis à sa place brille un fœtus lumineux que nous retrouvons ensuite dans l'espace, d'une dimension colossale, semblant revenir vers la Terre avec, une dernière fois, Zarathoustra qui vient pousser la chansonnette. Fin du film. Sortie du DVD. Rangement dans la boîte à pizza... Nettoyage du DVD. Rangement dans la boîte appropriée.

 

7

                         On dirait moi à son âge...

 

Cercles et rectangles, dualité et unité, musiques et silences, planètes alignées, poésie, dialogues conventionnels et personnages renouvelés, tout le film est porteur de questions, d’interrogations poussant à la consommation appuyée de paracétamol, mais surtout à l’éclosion d’une évidence qui germait en moi depuis le début du film : 2001 mérite bien son statut d’œuvre mythique ! Le film est parfois lent, mais cette lenteur est travaillée, ritualisée, comme le début d’Il était une fois dans l’Ouest, tourné la même année. Le monolithe noir est le seul « personnage » qui unit les quatre parties du film : or, semblable à un miroir opaque qui absorbe la lumière et ne renvoie rien, ce monolithe est muet, inexpliqué. Sa présence est à la fois rassurante et inquiétante – je considère pour ma part qu’il s’agit là d’une sorte de divinité, peut-être extra-terrestre, mais toujours synonyme de rupture (l’ordinateur devient un meurtrier), de changement (l’espace est composé de plusieurs mondes parallèles) et porteur de connaissances (le singe découvre l’outil et l’arme, début de l’humanité.)

 


8L’alignement de la lune, de la terre et du soleil revient plusieurs fois


On sent pendant tout le film que Kubrick décide d’innover (une fois de plus) en laissant le spectateur libre de se faire une idée du sens du film. Finalement, rien dans ce long-métrage n’est véritablement expliqué. C’est au spectateur, orienté par quelques indications, de donner sa propre explication à 2001. D’ailleurs, Arthur C. Clarke, coscénariste, le dit très explicitement : « Si vous dites que vous avez compris 2001, c'est que nous avons échoué, car nous voulions que le film pose plus de questions qu'il ne donne de réponses. » 

Space opera atypique et métaphysique, oscarisé (pour ses effets spéciaux, pour lesquels Kubrick passera deux ans sur les 250 plans du film en nécessitant !) mais mal compris à sa sortie et encore aujourd’hui, 2001 : l’Odyssée de l’espace surprend, étonne et donne envie de manger des raviolis à la sauce béchamelle. Le futur qu’il évoque est propre et fonctionnel, mais immense, froid et silencieux. Pas de célébrités dans ce film ; Kubrick s’est gardé d’employer un acteur connu : la vedette, c’est le film.

Et ce film est une (belle) question, sans réponse(s).                                                                                                                                                                                                            

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Haydenncia                                          

 

 

1 avril 2011

Easy Money

affiche_Easy_Money_L_argent_facile_Snabba_Cash_2009_1 Easy Money (Snabba Cash)

 

 Sortie en salles le 30 mars 2011

 

 Réalisé par : Daniel Espinosa

 Avec : Joel Kinnaman, Matias Padin, Dragomir Mrsic...

 Film suédois

 Genre : Stockholm confidential

 Durée : 2h04

 

Synospis : 

Stockholm la noire où la Blanche règne en maître... JW est un étudiant en École de Commerce brillant, ambitieux et fauché qui s'aventure dans le milieu du crime organisé. 
Jorge, dealer en cavale, fuit la police et la mafia yougoslave mais avant de prendre le large une bonne fois pour toutes, il veut faire un dernier coup: importer une grosse quantité de cocaïne.
Mrado, tueur à gages, est chargé de pister Jorge. Sur le chemin de l’argent facile, il faudra s’allier et trahir, se défendre et tuer, mais surtout, essayer de survivre... 

                                 Lien Bande-annonce  

     easy_money_film_282054_jpg_169108                                                                                                                                      

Easy Money est l'adaptation cinématographique de L'argent facile, premier roman de la trilogie Stockholm Noir de Jens Lapidus. Cet auteur suédois est un avocat ayant participé à de nombreux procès concernant le crime organisé de Stockholm et en a tiré ainsi une trilogie plus vraie que nature et extrêmement détaillée sur cet univers. 

Le film conserve la narration complexe et dense du roman, avec un découpage distinct entre les trois personnages principaux - un étudiant fauché, un dealer évadé de taule, et un tueur à gages. Daniel Espinosa prend le temps (trop pour certains) de définir le cadre de l'histoire mais aussi le background des personnages. Bien plus qu'un simple polar sans enjeux , Easy Money porte un constat glacial sur la situation sociale actuelle, avec en toile de fond la crise économique et le développement du trafic de drogue. De plus on retrouve des thèmes chers à Bret Easton Ellis, à savoir la jeunesse dorée et le rapport à l'argent, ici très bien traités. Quant à la mise en scène, elle est efficace sans être réellement inventive, et rappelle furieusement le style de l'excellente trilogie Pusher. En effet on dirait par moment un reportage sur le milieu du crime, chaque scène semble prise sur le vif, sans avoir été au préalable réfléchie en termes visuels. Cela est accentué par les acteurs, qui, bien qu'inconnus pour la plupart (il s'agit du tout premier rôle de Matias Padin et Dragomir Mrsic) sont monumentaux. Cependant le montage du film est quelquefois un peu laborieux, notamment dans son décalage présent/passé qui agace rapidement. 

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Easy Money est un polar honnête qui ne révolutionne pas le genre mais lui apporte un souffle ultra réaliste poignant et s'attache à des personnages charismatiques avec réussite. Une belle surprise, et une certaine impatience de voir les deux autres romans adaptés prochainement, alors même que Hollywood prépare un remake avec ... Zac Efron (plutôt ironique pour un film qui s'appelle l'argent facile...).

Note : chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_1113chaise_cinema_g_1113

25 mars 2011

World Invasion : Battle Los Angeles

World_Invasion_Battle_Los_Angeles World Invasion : Battle Los Angeles

 Sortie en salles le 16 mars 2011

 

 Réalisé par : Jonathan Liebesman

 Avec : Aaron Eckhart, Michelle Rodriguez, Ramon Rodriguez...

 Film (pro) américain  

 Genre : US Marines Salvation

 Durée : 1h56

 

Synopsis :

Au camp Pendleton, base militaire située à proximité de Los Angeles, un groupe de Marines, dirigé par le sergent Michael Nantz, est appelé à riposter immédiatement à l'une des nombreuses attaques qui touchent les littoraux à travers le monde. Le sergent Nantz et ses hommes vont mener une bataille acharnée contre un ennemi mystérieux qui est déterminé à s'emparer de l'approvisionnement en eau et à détruire tout sur son passage. 

                                           Lien Bande-annonce  

        world_invasion_battle_los_angeles1             

Tiens, un film d'invasion extra-terrestre, ça fait plaisir. Surtout quand le réalisateur fait la promotion de son film en affirmant qu'il a filmé les scènes d'action à la manière brutale et réaliste de Black Hawk Down, soit l'une des références majeures du film de guerre. Tourné caméra à l'épaule, les scènes de gunfight de WI:BLA sont effectivement décoiffantes (mais bien loin de la maîtrise technique du film de Ridley Scott), il ne manque plus qu'une manette entre les mains pour se croire dans un véritable FPS. Ce parti-pris visuel est utilisé pendant tout le film, et les situations sont assez diversifiées (embuscade dans une ruelle, assaut d'un commissariat, gros gunfight sur une autoroute...). World Invasion remplit le cahier des charges du bon gros film de SF bourrin, le cerveau reste en mode off pendant deux heures. De plus l'iconisation des armes nous plonge dans un conflit armé aux méthodes modernes, qui plus est dans une mégalopole ensoleillée très bien modélisée. Seulement l'immersion aurait été plus grande si on ne nous disait pas tous les quart d'heure où les personnages se situent par rapport à leur objectif...

Mais ce qu'il y a de gerbant dans WI:BLA, c'est son patriotisme exacerbé et ses dialogues tous plus débiles les uns que les autres. Les acteurs ne sont déjà pas vraiment charismatiques (mis à part Aaron Eckhart et quelques autres), mais avec des dialogues aussi puériles et/ou un doublage si approximatif, le spectacle pyrotechnique perd de sa valeur. En définitive le film s'apparente à une version longue d'une pub pour l'armée américaine, avec drapeau US et salut militaire à l'appui. Ainsi pour caractériser les personnages, on nous apprend seulement s'ils ont une femme ou des enfants, et s'ils ont perdu ou non des hommes auparavant. Certaines situations provoquent même l'hilarité : "Je me sacrifie pour vous." "Non ce sera moi". "Non je veux mourir pour mon pays". "Bon, d'accord". BOOM. Le pire ne nous est révélé qu'à la fin, lors d'une scène pitoyable qui nous montre encore une fois que, sans les américains, on ne peut sauver le monde... Concernant les aliens, ils sont assez détaillés, après leur design est une question de goûts... 

World Invasion : Battle Los Angeles est donc un film bien mitigé, avec d'un côté une bonne dose d'action bien filmée et assez immersive, et d'un autre côté une grosse pub pour l'armée US et le rappel incessant et puant des valeurs militaires et patriotiques.                                                                                                                   

Note : chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_1113chaise_cinema_g_1113

 

21 mars 2011

Buried

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Buried

 Sortie en DVD & Blu-ray le 22 mars 2011

 

Réalisé par : Rodriguo Cortés

Avec : Ryan Reynolds, Robert Paterson...

Film espagnol, Genre : Enfermé dedans

Durée : 1h35

 

Buried a fait l'effet d'une petite bombe lors de sa sortie salles en novembre dernier, et a reçu un avis critique et public des plus favorables. Il est vrai que l'idée d'enfermer son personnage, et par conséquent le spectateur, dans une boite reposant sous la terre durant l'intégralité du film n'était pas gagnée d'avance. Cependant il faut bien voir que Buried souffre d'un gros problème scénaristique qui vient contrebalancer la réalisation astucieuse et captivante du premier long de Rodrigo Cortés.

Le réalisateur ibérique parvient avec brio à captiver l'attention du spectateur en filmant pendant une heure et demie le même personnage dans le même lieu, qui plus est une simple boite en bois, très sombre. Buried est bien le huit-clos le plus radical jamais fait, et évite les défauts inhérent du genre (le flash-back, facilité scénaristique présente dans 9 huit-clos sur 10 de ces 20 dernières années). L'utilisation du téléphone portable est l'unique moyen pour Paul de communiquer avec l'extérieur et donc de faire avancer l'histoire. A force de n'user pratiquement que de ce moyen, une certaine monotonie s'installe, et le réalisateur varie les situations avec parcimonie (le serpent, par exemple) pour nous sortir de l'ennui qui guette. D'un point de vue purement technique Buried est une réussite, la variété des cadrages pour un seul lieu est exemplaire et démontre une inventivité sans bornes, jusqu'à ce final purement nihiliste assez rare dans le cinéma actuel.

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En fait le seul (gros) défaut de Buried, c'est son scénario complètement surréaliste. Le point de départ est pourtant sacrément intéressant et laissait présager une réflexion sur la guerre en Irak ou sur le terrorisme, le réalisateur n'étant pas américain cela aurait été encore plus envisageable. Mais le scénariste a préféré multiplier les situations les plus imvraisemblables, surtout dans la seconde partie du film. Un entrepreneur américain est enterré sous terre pour servir d'otage à un groupe terroriste, d'accord. Mais que sa femme soit elle aussi capturée et tuée (rappelons qu'elle habite aux USA), le tout sous les yeux de Paul grâce à la magie d'Internet sur le téléphone portable (on peut aussi s'interroger sur le fait que le téléphone fonctionne sous des mètres de terre)... C'est simple, il se passe plus de choses en une heure dans la vie de ce mec que dans toute une vie chez quelqu'un d'autre. A force d'incohérence et surtout par sa volonté d'éxagérer la situation, Buried agace. Et ce malgré une performance satisfaisante de Ryan Reynolds, qui n'a sans doute pas demandé un scénario aussi "fat"(chose plutôt réservée pour son prochain rôle, Green Lantern de Martin Campbell).

 

 

14 mars 2011

The Fighter

 The Fighter

 

 Sortie en salles le 9 mars 2011

 

 Réalisé par : David O. Russell

 Avec : Mark Wahlberg, Christian Bale, Amy Adams...

 Film américain

 Genre : Saignant ou à poing ?

 Durée : 1h53

 

Synopsis : 

Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l'aider à s'affranchir de l'influence négative de sa mère, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes. Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison.
Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, parfois, les hommes changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté…

                                               Lien Bande-annonce

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The Fighter revient de loin, entre les changements de réalisateur (Darren Aronosky à l'origine) et d'acteurs (Brad Pitt entre autres), le biopic sur le come-back de Micky Ward en a vu de toutes les couleurs. Mais c'était sans compter sur la détermination de Mark Wahlberg qui est particulièrement touché par le scénario puisqu'il y trouve des similitudes avec sa propre vie : enfance dans une ville industrielle défavorisée du Massachusetts, famille nombreuse, difficultés dans l'ascension professionelle... L'acteur suit un entraînement de 3 ans pour se mettre dans la peau du boxeur avant même l'accord des studios pour débuter le tournage ... et renonce même à toucher un salaire pour que le film voir le jour ! C'est ce qu'on appelle un acteur qui va au bout de ses ambitions...

Disons le tout de suite, The Fighter n'est pas un film centré sur la boxe. L'intelligence du film tient dans le fait d'être riche dans sa thématique, dans sa vision d'une famille borderline, le tout ayant pour cadre une ville américaine pauvre au début des années 90. Sans jamais se détourner de la boxe qui reste le fil directeur, David O. Russell peint le quotidien chaotique de Micky Ward et de sa famille trop envahissante, avec une réalisation quasi-documentaire qui retranscrit à merveille la pauvreté et la crasse de Lowell. D'ailleurs les combats de boxe sont présentés comme de véritables retransmissions TV de la chaîne HBO, ce qui souligne encore cette envie de réalisme. Entre Micky Ward qui essaye de remonter la pente vers le championnat de boxe, son frère qui lutte contre son addiction au crack, ou bien la love story entre Ward et Charlene Fleming, tout le film transpire l'authenticité.                                                                                                                                  

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Christian Bale confirme qu'il est l'un des acteurs les plus importants de sa génération, en incarnant un junkie extravagant et criminel, tandis que Mark Walhberg livre un jeu humble et renversant. Magnifié par des morceaux de rock old-school (au hasard, Led Zeppelin et Aerosmith), The Fighter parvient à nous mettre K.O. par des images très crues de cette famille white trash, mais aussi par sa force émotionnelle et des dialogues justes. Reste quelques petites tâches dans ce classique en puissance, la bande-son de Michael Brook est un poil trop discrète pour marquer les esprits, et la multiplicité des points de vue (combats TV, reportage sur Eklund, caméra normal...) est parfois mal gérée. Plus qu'un film sur la boxe, The Fighter est un magnifique drame sur la lutte contre l'adversité.

 

Note : chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_11132chaise_cinema_g_111323

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