L'Aigle de la Neuvième Légion + Fast Five + Priest
Des légionnaires Romains paumés en territoire hostile, le retour de la franchise la plus beauf et motorisée des années 2000, et des vampires qui veulent anéantir une société contrôlée par l'Eglise ... Faites votre choix entre le récit historique, l'action décomplexée et le fantastique steampunk !
L'Aigle de la Neuvième Légion (The Eagle) de Kevin McDonald. G-B. Distribution : Channing Tatum, Jamie Bell, Tahar Rahim... Genre : Aventure, Historique, Drame. Durée : 1h51. Sortie en salles le 4 mai 2011.
Le réalisateur du Dernier Roi d'Ecosse s'attaque à l'histoire d'un jeune Romain parti chercher son père, soldat de la mythique Neuvième légion portée disparue vingt ans plus tôt en actuelle Ecosse. L'Aigle d'or, symbole de la puissance romaine, est entre les mains des tribus autonomes. Si par son affiche, à l'instar d'Agora, le film est vendu comme un péplum pur et dur, le résultat final est tout autre. Après un générique d'ouverture immersif qui permet de mesurer la volonté d'authenticité historique de Kevin McDonald, par le biais d'un assaut furtif, le film devient plus un voyage intimiste vers l'inconnu. Ainsi les combats restent très rares, mais cela est compensé par une mise en scène énergique. Les décors naturels sont particulièrement grandioses, et rapellent beaucoup le cinéma de Peter Weir dans la thématique de l'homme contre la nature hostile, mais aussi des plans de Valhalla Rising. Channing Tatum, Jamie Bell (qui a bien changé depuis Billy Elliot) et Tahar Rahim offrent des performances d'acteur honorables, ainsi que les seconds rôles du long-métrage. Cependant l'Aigle de la Neuvième Légion peut paraître un poil répétitif lors de ses moments à vide, et le plan final laisse perplexe car assez peu approprié au reste du film. Toutefois, il s'agit d'un film agréable et subtil, comme en témoigne sa réflexion sur le pouvoir et la guerre.
NOTE : ***
Fast and Furious 5 (Fast Five) de Justin Lin. USA. Distribution : Vin Diesel, Paul Walker, Dwayne "The Rock" Johnson... Genre : Action. Durée : 2h10. Sortie en salles le 4 mai 2011.
Autant le dire tout de suite, je n'attendais pas grand chose de ce Fast Five au vu de la piètre qualité des précédents opus (la premier à la rigueur peut passer un samedi soir avec un pack de Kro). Et pour ce cinquième épisode, le budget semble toujours ne pas avoir servi à payer des scénaristes. Pour résumer l'histoire, vous prenez tous les personnages des quatre premiers F&F, et ... une ville : Rio. Ces têtes brûlées se retrouvent pour un dernier gros coup, le casse du plus gros trafiquant de Rio. Scénario ultra simple et déjà vu, et pourtant le film de Justin Lin est sans appel : un bon gros divertissement décomplexé et jouissif. Le réalisateur exploite à merveille la topographie des favelas et des quartiers touristiques de la ville, et nous offre des scènes d'action démesurées. Délaissant les nombreux défauts des autres épisodes (le montage épileptique et publicitaire, le tuning...), Fast Five propose une action toujours lisible, comme en témoignent le combat déjà culte entre Vin Diesel et Dwayne Johnson alias The Rock (qui n'a jamais été aussi charismatique à l'écran), ou encore la course poursuite finale démente. Et même si beaucoup d'éléments sont repris d'autres films (comme Ocean Eleven), le plaisir est total devant une telle maîtrise et surabondance d'action badass et de pyrotechnie. On est également étonné par la complexité (toute relative bien sûr) des personnages, leur psychologie étant pour une fois mise au premier plan, sans perturber le fil de l'histoire. De plus, l'humour est cette fois-ci plaisante, délaissant les blagues bas-du-front pour jacky. Une très bonne réussite donc, à voir au cinéma pour apprécier le film au maximum.
NOTE : ****
Priest de Scott Charles Stewart. USA. Distribution : Paul Bettany, Karl Urban, Cam Gigandet, Maggie Q... Genre : Fantastique, Epouvante-horreur, Science-fiction. Durée : 1h27. Sortie en salles le 11 mai 2011.
Réalisateur du très moyen Legion, Scott Charles Stewart retrouve Paul Bettany pour son nouveau film, encore sous le signe de la religion. Dans Priest, les humains sont regroupés dans des immenses citées sous le contrôle de l'Eglise, après des milliers d'années de guerre contre les vampires. Pas de chance, les suceurs de sang réaparaissent et menacent les humains. Il s'agit d'une adaptation très libre d'une bande-dessinée coréenne à succès. Le principal atout du film est son univers fantastico-futuriste soigné. Cathedral City est un avatar de la ville de Blade Runner version steampunk, les territoires désolés offrent un mélange réussi entre le jeu vidéo Fallout, Mad Max mais aussi ... le western. Ainsi le mariage des genres fonctionne parfaitement, et la description d'un régime totalitaire purement religieux est également plaisante. Cependant, les bonnes choses s'arrêtent là, la mise en scène étant très peu inspirée. Les dialogues sont extrêment monolithiques ("Si tu la tue, je te tue", combien de fois entendra-t-on cette phrase dans un film ?), les enjeux pourtant simples ont la facheuse tendance d'être réexpliquées tous les quart d'heure. Quelques scènes sont agréables, mais le réalisateur exploite trop peu les éléments fantastiques, au profit de combats assez hideux (ralentis mal placés, musique envahissante, alternance de rythme ...). Les différentes créatures -il n'y a pas que des vampires !- sont très bien fichues, et volent sans difficulté la vedette aux acteurs assez mous, à l'image de Karl Urban. En revanche les rapides apparitions de Christopher Plummer et Brad Dourif sont sympathiques. Bref, à voir pour son univers SF crédible, en attendant un (probable) deuxième épisode qui gagnerait à bénéficier du talent et/ou de la folie d'un bon réalisateur.
NOTE : **